Fin 2013 :« Cité Solo ».
Mise en scène : Coraline Cauchi. (Cie Serres Chaudes). Accompagnatrice chant :
Teresa Margarit Vidal.
Cité Solo est une histoire de solitude, écrite et interprétée de façon joyeuse et décalée, qui questionne nos existences dans la société Marchande. Histoire qui questionne la Folie. Solo « le psycho » regarde le monde. De celui-ci ou de Solo, lequel est-il vraiment insensé ?!
Même si une bonne partie des Comédiens de « Les ombres des anges » poursuit l’aventure, de nouvelles personnes, hors de lieux de soins connus rejoignent La Troupe. La Comédie pose à nouveau la question de la Folie. Ne serait-ce pas « ce monde relou » abrutissant où des délinquants-marchands (une pharmacienne, une gourou et son rabatteur, un site de rencontres aux « amours préfabriqués », le « mirages de la toile » internet …) pour qui le commerce et le seul bénéfice immédiat importent ? Question que pose Solo.
Personnage solitaire, taxé de schizo, parlant de lui à la troisième personne, moqué par les autres, les fous-normaux. De son point de vue, la vie est un « univers sans âme » ou « la solitude gagne » : chacun est « perdu dans le dédale (…) dévale les escaliers »…
Douloureuse et pesante, la solitude est
continuellement présente et « Chacun de son côté ravale sa détresse ». Elle est conséquence directe de la rentabilité,
du profit, du chômage, autant de facteurs sociaux qui « submergent les pensées, aliènent, abrutissent »…
La famille est toujours là. Un père, une mère qui se disputent … leur manque d’autorité. Ils jalousent leur fille qui monopolise la télé…
DANS UNE PHARMACIE
Trop longtemps délaissée
J’ai besoin d’être aimée.
Fleur ridée, j’vais faner :
Adieu toile d’araignée !
Le tilleul, la verveine,
Les pommades et les crèmes
Les pilules… Pas la peine.
Comprimés, enrobés,
Même un joint à fumer,
Rien n’a fonctionné.
Assistants
Avez-vous tenté
Les patchs à coller ?
Les gommes à mâcher ?
Pour briser ma solitude,
Plus besoin de médicament !
Je prends en toute quiétude,
Comm’ traitement : un amant !
Je veux un bel homme, un bon coup
Un type qui vaille le coup
Un mâl’ qui me fera du bien.
Pas un mec périmé,
Fatigué déprimé,
Mais un gars bien dosé…
Pas un typ’ générique,
Placebo, plein de tics,
Mais un type plutôt chic…
Assistants
Je vais aller voir,
J’ai peut-être ça
Dans mes tiroirs.
Un costaud, un beau noir,
Un type sympa mais pas bavard,
Ça ira pour mes seins
En forme de poire.
Je veux un bel homme un bon coup
Un type qui vaille le coup
Un mâl’ qui me fera du bien.
Tous les jours, toutes les nuits,
Un chéri dans mon lit,
Qui calme mes envies.
Je désire être à l’aise,
Avec un gros balaise,
Un homme qui me… …
Assistants
Chut, chut, chuutt !
J’ai bien tout compris,
J’ai plusieurs produits,
Résultat garanti !
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LE COMMIS VOYAGEUR.
Je suis un commis voyageur
Qui vend de drôles’ d’aspirateurs.
Je connais les techniques’ par cœur
Pour séduire les acheteurs.
Un voyageur de commerce
Qui vous chante sa détresse,
Derrière de belles promesses
Faites avec allégresse…
Je suis un commis voyageur
Qui vend de drôles’ d’aspirateurs.
2ème Temps.
Je les croyais solidaires
Ils m’ont prouvé le contraire.
Des tâches supplémentaires
Avec le seul « droit d’se taire »…
Des collègues pressurisés
Maladies fut leur destinée…
Demain, ils seront licenciés
Seuls, face à cette société…
Je suis un commis voyageur
Qui vend de drôles’ d’aspirateurs…
3ème Temps.
On me disait : « T’es pas rentable » !
J’étais sur un sièg’e éjectable.
Je vais me tirer une balle,
Partir dans la grande malle…
Je travaille sous l’emprise
De personnes’ calculatrices
Esclavage moderniste…
Sabordant tout’e form’e d’optimisme
Je suis un commis voyageur
Qui vend de drôles’ d’aspirateurs.
4ème Temps.
Ma solitude est un boulet,
J’la traîne comme un forcené.
Même mon chat s’est fait bouffer !
J’me retrouve’ d’un coup tout isolé…
Chaque nuit, quand je m’endors
Je rêve de Solitudivores…
Cauchemars qui me dévorent :
J’en vends, j’en vends,
j’en vends encore !
J’étais un commis voyageur
J’vendais de drôles’ d’aspirateurs…
Chœur ad lib. :
Il en veut, il en vend encore
Des Solitudivores
Soliste :
Je fonce dans le décor,
La solitude me dévore…
Mais j’en réclame encore :
des Solitudivores…
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LES MARCHANDS DES TEMPLES
On ne veut plus se laisser faire… !
Plumer le derrière comme des pigeons,
Par des vendeurs de joies éphémères
Qui réchauffent nos illusions…
Refrain :
Toi, moi, nous et vous, ensemble
Armés de nos philosophies
Chassons les marchands, des temples
Que nous leurs avons construits !
On ne veut plus des marchands de sable
Qui paralysent nos créations,
Des « somniféreux » qui nous ensablent
Et manipulent nos émotions…
Refrain
On ne veut plus de toutes ces crapules
Qui contrôlent les informations,
De ces enfoirés, sans scrupule
Qui « paradise’[nt] » la télévision…
Refrain
Ensemble, on veut choisir notre vie,
Vivre libre, en toute humanité,
Agir contre l'adversité,
Et bannir les "cases" imposées.
Refrain :
On va faire le nécessaire
Pour prendre les bonnes décisions :
Revenir les deux pieds sur la terre
Et ne plus être pris pour des pions.
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LES NEZ DE L’AINEE
Vous qui êtes un peu naze
Il vous faut changer de blaze.
Avec ma dernièr’ nouveauté,
Attendez-vous à respirer
Un air léger, sans raclure,
Purgé des éléments impurs
Qui polluent notre culture
Et voilà ! Et voilà et voilà…
Le chœur :
Nous étions tous solitaires
Pauvres bougres, déprimés,
Avec ce tarin, mine de rien,
On va enfin se sen / tir bien !
Attention aux silicones
Il faut qu’ils soient de qualité
Pas question de nez qui coulent :
Ça nous conduirait au procès
Ce nez sera sans danger
On vous garantit du BIO :
Ce qu’il faut pour être beau !
Et voilo… Non ! Voilà et voilà… !
Le chœur :
On veut être N’extraordinaires
Mieux que ces autres, sans tralala !
Voilà une superbe’ affaire !
On est prêt à tout / pour plaire
Bien sûr cela coûte un prix,
Au comptant ou à crédit :
Mais l’argent n’a pas d’odeur :
Mon nez fera votre bonheur !
Mon beau nez, révolutionnaire,
Un pif gadget raccommodé
Gonflé à l’air comprimé…
Et voilà ! Et voilà et voilà…
Le chœur FINAL :
On va payer ça très cher,
On y laissera notre’ salaire…
On fera des emprunts bancaires
Pour se faire greffer/ ce nez-là !
Tous :
Ce nez-là ! Ce nez-là ! Ce nez-là !
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L'ECHIQUIER
SOLO :
Inutile besoin d’un nez artificiel
Pour respirer les étoiles et le ciel…
Assis sur… Le plus gros des nuages,
Sort de sa nuit… Il, rumine sa rage.
Groupe :
Avec / ce nez / nous voilà bien tranquilles
Et dans / les rues / scintillent les néons
Tous les magasins sont remplis à craquer
Et nous on aime se laisser tenter
Filles
Des mini-jupes et des bas résilles
Des talons hauts et des bottillons
On est parées pour se faire admirer
Et se trouver un mec à croquer !
Garçons
Un gros 4/4 pour se la jouer
Un pavillon pour se distinguer
Voilà ce dont on a toujours rêvé
Oui mais ton compte est encor' bloqué !
SOLO
Voilà que tout s'emballe, ils sont devenus fous.
Où trouver la Morale pour pouvoir changer tout ?
La foule se pavane, rigole sur son dos.
Ignorant ce tapage il suit sa vie de SOLO.
Groupe :
Il nous faut pour rêver des champions bien roulés
On aime les gagnants, on veut de l'épopée…
La modernité nous émerveille
Et des isolés, on n'a rien à cirer
Filles :
Un peu de culture, un peu de loisirs
Un peu de travail, un peu de sport
On n'refuse rien pour se faire plaisir
Un peu de pommade contre le remord…
Garçons :
Les filles ell's aiment notre culture
Elles aiment aussi quand on fait du sport
Beaucoup d'argent pour leur faire plaisir
Et leur soumission pour votre confort !
SOLO
Obscure déshérence les oiseaux se sont tu
Mais au creux de l'enfanc' gît un rêve têtu.
Retrouver les couleurs du rêve disparu
Quand il savait encore où était son but
Groupe :
C'est vrai la vie ne fait pas de cadeaux
Pour s'en sortir il faut avoir du pot
Mais nous/ on a/ une super combine
On regarde le monde comme on l’imagine
Tous :
Je surfe et je clique sur mon ouille-Phone
Sur ma page perso it’s very crazy
Tiens voilà encore un nouveau message
« Est-ce que tu veux devenir mon ami ? »…
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NICKD1CLIC
Femme
Je recherche un prince charmant
Je s’rai sa belle au bois dormant
Je le voudrais très élégant :
Ils le sont tous dans les romans…
Pour moi, l’amour est éternel.
J’en rêve depuis la maternelle
Avec l’accord du paternel,
Il me mèn’ra jusqu’à l’hôtel…
Homme
A tout prix, j’veux trouver ma belle
Pour moi y’a pas qu’l’amour charnel…
Moi je recherche l’âme sœur
Celle qui comblera mon cœur !
J’y pens’ depuis le bac à sable,
Avant j’en étais pas capable…
Si j’ai l’aval de la reine mère :
Avec ma belle, on s’f’ra la paire…
« L’Arbitre de chaise »
Faites bien ce que vous voulez
Moi, c’ qui m’intéresse, c’est le blé ! …
Avec tous ces gens en ligne
C’est moi, qui encaisse la dîme.
Clique sur la case des deniers
Y’a qu’ça qui m’apport’ la gaîté
Si tu veux relever ton axe,
Moi je prélève la taxe…
Femme
Avec ma culott’ de cheval,
Y’a pas moyen que je l’emballe
Heureusement y’a « PortraitShop »
Sinon il ferait une syncope !
Après deux ou trois retouches
J’ai vraiment l’espoir qu’il me touche
Qu’il me dévore à pleine bouche
Et qu’il m’allonge sur sa couche…
Homme
J'ai trouvé un' super bibiche
Entre nous y' a pas de triche
Cell' ci n'a pas un' têt' de quiche
Il faut maint'nant que je l'aguiche
J'espèr' qu'ell' n'est pas trop farouche
Ne va pas jouer la sainte nitouche
Pour l'attirer, ma p'tit' portion,
J’ai tout c’qu’il faut dans l’ pantalon…
« L’Arbitre de chaise »
Faites bien ce que vous voulez
Moi, c’ qui m’intéresse, c’est le blé ! …
Avec tous ces gens en ligne
C’est moi, qui encaisse la dîme.
Clique sur la case des deniers
Y’a qu’ça qui m’apport’ la gaîté
Si tu veux relever ton axe,
Moi je prélève la taxe…
Alternance Femme / Homme et Patron
F = Je voudrais grimper aux rideaux,
P = Du pognon, des biftons…
H = Je vais lui faire la courte échelle…
P = Le pacson, des ticsons…
F = Monter de plus en plus haut… !
P = De la thune et des pépettes…
H = Je vais l’expédier au septième ciel…
P = Plein de ronds et des pesettes…
F = Je sens que j’ai d’ plus en plus chaud !
P = Des soleils et des lingots…
H = Je vais lui bouffer ses bretelles
P = Des dollars dans l'escarcelle…
F = Heureusement je me suis fait l’maillot !
P = Des écus et des euros…
H = Lui faire sauter le porte jarretelle…
P = J'ai palpé le magot !...
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SOLO
Regarde à la fenêtre, la vie des voisins
Qu’ont-ils à se soumettre à ces commerces malsains ?
Vit la vie dégagé de tout,
En vis-à-vis de ce monde relou…
Plongé dans le tunnel, à tâtons dans la nuit.
Éphémère ? Éternel ? Où est la sortie ?
Va-t-il tisser la trame, libre de la peine,
Dans l’univers sans âme, enfin ! Briser les chaînes…
La Télé nuit et jour, ondes maléfiques.
Grand-messe quotidienne, Évangile synthétique…
La solitude gagne, familles anesthésiées…
La mort accompagne la vie chloroformée.
Trop de maux, trop de cris emplissent les paliers,
Éclatent dans la tête, dévalent les escaliers.
Perdu dans le dédale, rongé jusqu’à la moelle :
Il ne sait pas ce qui est normal.
Inutile besoin d’un nez artificiel
Pour respirer les étoiles et le ciel…
Assis sur… Le plus haut des nuages,
Sort de sa nuit. Il, rumine sa rage.
Voilà que tout s'emballe, ils sont devenus fous.
Où trouver la Morale pour pouvoir changer tout ?
La foule se pavane, rigole sur son dos.
Ignorant ce tapage il suit sa vie de SOLO.
Obscure déshérence les oiseaux se sont tu
Mais au creux de l'enfanc' gît un rêve têtu.
Retrouver les couleurs du rêve disparu
Quand il savait encore où était son but
1 fois, 2 fois, 3 fois multiple les millions
Et le quatre quarante fait valser les trillion,
Pendant qu’les travailleurs licenciés se partagent
Le droit d’aller gratter aux caisses du chômage…
La rentabilité, profits et bénéfices
Submergent les pensées, aliènent, abrutissent …
Pas à pas, en chantant, il ira
Vers un autre monde, capter de nouvelles ondes...
Les rendez-vous ratés, la peur et la tristesse
Chacun de son côté ravale sa détresse
Des corps qui font naufrage, amours préfabriqués…
Mirages de la toile, « le net » en est tissé.
Des liens multicolores pour changer le décor
Monde inhospitalier, où vont tes lendemains ?
Il faut enrubanner cet arbre enraciné
Pour déployer ses ailes veloutées…
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LA FAMILLE, LA TELE…
La Mère : Tu ne me dis pas bonjour !
Le Père : Tu ne t’occup’pas de moi…
M: Toi non plus, tu t’occup’ de ta vi-e !
Je suis toujours seule.
P : Moi, mais je jardine,
M: Je n’vois pas souvent ton légume.
P : Je cultive des fraises Tagada,
M: Quoi ?!
P : Des fraises Ta-ga-da
Chœurs
Tagada, Tagada, voilà les Dalton Tagada,
Tagada, voilà les Dalton, Tagada, Tagada,
voilà les Dalton, Tagada, Tagada,
voilà les Dalton…
T’as pas vu le film à la télé ?
Chœurs : La télé…
M: Le casque sur les oreilles,
C’est pas comm’ ça qu’elle aura son Bac.
P : Toujours enfermée dans sa chambre,
Ça ne peut plus durer !
M: Robert, il faut sévir,
Pour sa santé et pour ses études.
P : Les études, c’est pas formidable
M: Quoi ?
P : Elle regarde trop la télé…
Chœurs: La télé…
M: On l’a déjà prévenue
P : Nous l’avons mal éduquée
M: Parl’ pour toi, quelle heure est-il ?
P : Il est bientôt treize heures trente.
M+P: Que faire ? Que faire ? Que faire ?
Que faire ? Que faire ?
P : Vas-y, c’est une histoire de femmes,
Les filles ressembl’ à leurs mères
M: Vas-y toi, sois autoritaire,
Moi, elle ne m’écoute pas
La Fille : J’en ai marre !
Qu’est-ce que vous avez ?!
P : Ma chérie, on se fait du souci pour toi
C’est pas comm’ ça que t’auras ton Bac
M : Tu f’rais mieux de réviser,
Tu vas encor’ le louper…
P + M : Arrête de regarder la télé !
Chœurs : La télé…
P : Ça t’esquint’ les yeux ! M : C’est vrai !
P : Tu perds tes neurones ! M : C’est vrai !
P : Tu t’isoles du monde ! M : C’est vrai !
P : Tu d’viens associable ! M : C’est vrai !
P : Et l’é-pi-le-psie…! M : C’est vrai !
P et M C’est vrai ! C’est vrai ! C’est vrai !
Chœurs :
C’est vrai, ils l’ont dit à la télé
C’est vrai, puisque c’est la télé qui l’a dit !...
F : Moi la télé, ça m’occupe
Et puis, j’apprends plein de choses
Je regarde un documentaire
Sur Shakespeare, un écrivain anglais…
M:Les écrans t’ont rendue addict !
C’est grave, c’est inquiétant
Sors et trouve toi un gentil garçon
Prends ton sac, mets tes beaux vêt’ments…
F : (crié) Quoi ?!
P et M : C’est l’heure ! Vite récupérons la télé !
Chœurs: La télé…
F : C’est l’heure ? Ah ! Oui, je vois !
C’est l’heure des « Bœufs de Labour »
C’est une conn’rie que ce roman-là !...
P : Josy ! Tu dépasses les bornes.
M: Nos « Bœufs de Labour », une connerie ?!
Nous sommes très mécontents de toi !
Ton attitude nous déçoit
On re-prend la télé !
Chœurs : La télé…
F : La télé, c’est pas vrai, vous êtes des malades !
Et tout’ cett’ manigance pour votre feuill’ton,
Z’êtes cinglés, d’regarder autant de salades
Allez donc, illico en consultation !
Crié : Allez donc voir un Télérapeute
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